Plusieurs fois repoussée, la nouvelle norme IFRS 17 devrait s’imposer dans les contrats d’assurance d’ici le 1er janvier 2022, sous réserve d’un nouveau report… Cette norme comptable internationale, conjointement avec la normes IFRS 9 sur les actifs financiers, est une vraie révolution pour le secteur, qui implique un chantier complexe. À A-2 et à l’heure du tout numérique, comment pouvons-nous nous emparer au mieux de ce changement ?
Pourquoi la nouvelle norme IFRS 17 est-elle un enjeu majeur ?
À moins de deux ans de l’échéance, à quoi devons-nous nous préparer ? Pour rappel, la norme IFRS 17 requiert que la profitabilité d’un contrat d’assurance soit évaluée et comptabilisée dès la date de souscription du contrat. Ceci implique, bien sûr, d’être capable de la calculer, mais aussi pour chaque assureur, de revoir un grand nombre de processus : un grand travail de fond en perspective ! C’est d’autant plus complexe que la norme est loin d’avoir fait l’unanimité à son annonce, et ce, malgré sa volonté d’harmonisation de la comptabilité des assureurs en vue d’une meilleure lisibilité auprès des investisseurs et des analystes. C’est ainsi un enjeu majeur de communication financière, cette norme devant traduire dans les comptes de manière plus économique les opérations d’assurance.
Dans ce cadre, un des principaux challenges se présente en termes de segmentation des contrats. En effet, le maillage préconisé par la norme IFRS 17 implique le regroupement de contrats par cohortes annuelles, notamment : contrats onéreux à l’origine, contrats non onéreux à l’origine avec un risque significatif de devenir onéreux, et contrats profitables ne présentant pas de risque de devenir onéreux. Un véritable enjeu de qualification de la donnée qui ne s’annonce pas si simple à première vue…
Développer les outils de prédiction : un enjeu majeur
En effet, pour être capable de calculer la profitabilité d’un contrat d’assurance, il est nécessaire d’abord d’en prédire les risques. Dans ce souhait de faire évoluer la nature de l’information et d’en étendre l’accès et la comparabilité, nous nous retrouvons face à une grande quantité de données que nous allons devoir être en capacité de gérer au travers de solutions agiles, rapides, voire numériques qui seront capables de s’adapter au fil du temps (et des normes).
À l’heure du Big Data et de l’IA, cette révolution à venir n’arrive-t-elle pas à point nommé pour s’interroger sur les outils pouvant faciliter le quotidien des assureurs et à mieux anticiper les changements futurs ? Ne s’agit-il pas en effet d’être à terme le plus réactif possible et de gagner en souplesse et qui sait, arriver à prédire les risques avant même qu’ils ne surviennent ?
Plus que jamais l’avenir est à l’IA combinée à la BigData !
Vous l’aurez compris, pour les assureurs, les outils de gestion de données associés à une IA peuvent constituer une vraie valeur ajoutée pour la profession. En plus d’offrir une large visibilité sur les données récoltées, ces dernières peuvent être valorisées et adaptées aux nouvelles normes et stratégies à venir. En termes d’anticipation des risques et de profitabilité, n’est-il pas pertinent de rechercher maintenant comment l’IA peut s’avérer être aussi un vrai plus dans cette transition, qu’elle peut grandement faciliter et faire gagner en efficacité sans nuire à l’activité ?
Laurent Barbagli