Vos précieux commentaires sur mon précédent post me conduisent à partager avec vous les deux points suivants :
ENJEUX CULTURELS, MODÈLE DE GESTION DES DONNÉES
Comme le dit Jean-François Marchand, les outils seuls ne sont effectivement pas suffisants, les mentalités doivent évoluer pour lever les freins culturels, en embarquant l’ensemble des acteurs de l’assurance (clients, courtiers, assureurs …). Le modèle de la gestion des données par les assureurs ne doit-il pas également évoluer ? La gestion de la donnée, historiquement centrée davantage sur l’administratif, la comptabilité et la conformité devrait être réorientée vers plus d’analyse prospective des risques. L’innovation n’est donc pas une fin en soi mais est au service des métiers du risque et de la valorisation de leurs données : une meilleure connaissance du risque permettant d’améliorer l’adéquation des garanties avec les risques, le pilotage du ratio combiné, les actions de prévention.
BIG DATA OU SMART DATA ?
Comme le soulignent également Valérie Turpin et Marc Fontanet, le coût lié à ces projets d’innovation data est évidemment un enjeu….Je ne crois pas dans les démarches où “on plaque” du big data sur les métiers avec des coûts très élevés en entrée de projet mais je crois plutôt au pragmatisme et à l’exploitation innovante des données en fonction de la valeur attendue par les utilisateurs… C’est à dire commencer par des premiers cas d’usage métier sur un périmètre réaliste pour embarquer progressivement les utilisateurs. Au lieu d’une approche big data, ne faut-il donc pas viser du smart data ?
Enfin, cette approche rejoint le point soulevé par Denis Gosselin concernant le 3ème frein à l’innovation. Avec cette démarche progressive et “ROIste”, je crois en la co-construction pragmatique avec les souscripteurs, les courtiers et les entreprises. L’expérience de Meetrisk avec ses clients valide cette approche avec une appropriation par les utilisateurs des solutions de valorisation des données au service de leurs propres enjeux métier…
Laurent Barbagli